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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 20:40

Le Rjs exige la libération de Lamissia Adolarc. Adolarc Lamissia, correspondant du quotidien Le Jour dans le Nord Cameroun, a été interpellé puis gardé à vue dans les locaux du poste de liaison de la Direction générale de la recherche extérieure – la Dgre, de l’Adamaoua depuis mercredi 30 mars 2011 à 11 heures. Le journaliste s’y est rendu pour recouper une information suite à l’incarcération dans ces mêmes lieux du responsable de la société de production de l’huile de palme Pamol.

En effet, dans la journée du 29 mars 2011, le responsable de la société Pamol embarque en direction du Sud-Ouest Cameroun près de 150 jeunes recrutés pour les besoins de la plantation de palmier à huile. Les éléments de la Dgre insinuent la constitution d’une rébellion contre le pouvoir de Yaoundé. Ils interpellent le responsable Pamol qui est aussitôt gardé au poste de liaison. Mis au parfum de cette information, le reporter du Jour s’empresse de la recouper auprès du gouverneur de l’Adamaoua, qui, occupé qu’il est, le renvoie chez le secrétaire général des services du gouverneur.

Las de n’avoir pas obtenu des renseignements, il se rend donc dans les locaux de la Dgre et les éléments en poste l’ont aussitôt gardé à vue depuis le mercredi 30 mars 2011 à 11 heures. Ils lui ont fait dire que c’est le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Enow Abram’s Egbe, qui a donné des instructions pour une garde à vue administrative. Jusqu’à présent, Adolarc Lamissia y séjourne, sans qu’aucune décision ne lui a été notifiée. Le gouverneur de la Région de l’Adamaoua que le Réseau a essayé de joindre au téléphone reste inaccessible. La délégation du Rjs dépêchée ce 31 mars au matin auprès de Lamissia à la Dgre de Ngaoundéré  n’a pas pu rencontrer notre confrère.

 Fébrilité

Cette interpellation pour le moins abusive intervient quelques mois seulement après celle du vendredi 10 décembre 2010 où Adolarc Lamissia a été gardé à vue puis relaxé par des éléments de l'antenne de la Sécurité militaire de l'Adamaoua. Elle faisait suite à l'article publié dans l'édition du 10 décembre 2010 du quotidien Le Jour. Lequel révélait la tentative d'assassinat  menée par un sergent contre le commandant du 5ème Bataillon d’intervention rapide. Les responsables de la Sécurité militaire souhaitaient alors que le journaliste révèle les sources qui lui ont fait tenir cette information. Ce, au mépris des règles déontologiques de notre métier qui assurent le secret des sources.

Face à ce qui s'apparente à une tentative de pression sur notre confrère, le Réseau des Journalistes du Septentrion  condamne fermement cette garde à vue irrégulière, ce d’autant qu’elle ne fait l’objet d’aucun acte administratif. Le Réseau s'insurge contre cet acte, caractéristique des régimes policiers et s’étonne de la fébrilité avec laquelle les forces de l’ordre se mobilisent pour une affaire qui n’en est pas une. Le Réseau appelle à la libération immédiate et sans condition du journaliste Lamissia Adolarc.

Source : Journal Dikalo

 

Communiqué de Presse : Le SNJC dénonce les pressions exercées sur les journalistes par des personnalités et les services de sécurité

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a appris avec stupeur l'interpellation et la détention in-communicado du Journaliste Lamissa Aldorarc, correspondant dans la région de l'Adamaoua du quotidien privé Le Jour. 

Tout en exprimant son indignation, d'autant que ce confrère se trouvait en situation professionnelle, comme l'a rapporté le Réseau des Journalistes du Septentrion (voir Communiqué joint), le SNJC s'associe à l'appel de cette organisation régionale exigeant la libération immédiate du journaliste.

Le SNJC tiendra le Gouvernement de la République responsable de la sécurité de ce citoyen dont le seul tort a été de vouloir exercer son métier de journaliste dans le pur respect des règles professionnelles et déontologiques, qui astreignent le journaliste, avant toute publication ou diffusion, à l'authentification des données collectées notamment par un recoupement rigoureux des sources d'information.

En procédant de la manière rapportée ci-contre le Réseau des Journalistes du Septentrion, les pouvoirs publics camerounais, encouragent implicitement le mauvais journaliste, celui notamment où le journaliste ne s'astreint pas aux exigences professionnelles et déontologiques ci-dessus rappelées.

Le SNJC saisit cette opportunité pour inviter le gouvernement à ordonner la cessation de tout types de pressions des personnalités publiques et de vexations des forces de sécurité et/ou des services d'intelligence à l'endroit des journalistes. 

En effet, depuis le début de l'année 2011, le SNJC a observé comme une pratique banalisée de pressions publiques de personnes usant de leur statut public de même que des convocations dans les unités de sécurité de journalistes, parfois sans qu'aucun motif ne leur soit indiqué, quand bien même ils défèrent à ces convocations manifestations abusives, tant le mandat du parquet n'est ni explicite ni écrit. 

Samedi dernier par exemple, le footballeur international, Samuel Eto'o Fils, Capitaine des Lions Indomptables nommé par le gouvernement Camerounais, a ainsi proféré des menaces publiques, de nature à mettre en danger l'emploi du journaliste Correspondant particulier de Equinoxe Radio et Télé, en cours de recrutement à Dakar.

Le SNJC s'étonne que près d'une semaine après ces déclarations extrêmement graves du Capitaine des Lions Indomptables, aucune autorité, ni de la Fédération ni du ministère en charge des sports, n'ait rappelé leur collaborateur à l'ordre ni même présenté des regrets au journaliste concerné ainsi qu'à toute la corporation des journalistes couvrant les activités de l'Equipe nationale de Football. 

Une telle attitude, qui fait suite à des menaces similaires proférées par un autre joueur de l'équipe nationale, à l'encontre d'autres journalistes couvrant en juin 2010 la participation de l'équipe nationale à la Coupe du monde africaine, est de nature à installer auprès de ces partenaires du développement efficient du football camerounais en particulier, du sport national en général, une auto-censure, incompatible avec leur imperium professionnel.

Tout en appelant à l'apaisement entre les journalistes sportifs et le Capitaine des Lions Indomptables, le SNJC met en garde contre la  banalisation des attaques contre les journalistes récurrentes contre des journalistes couvrant le football camerounais.

Le SNJC a également noté avec la plus grande inquiétude les pressions exercées par la police contre les journalistes Honoré Foimoukom et Blaise Pascal Dassié, respectivement Chef d'édition et Reporter au quotidien Le Messager à Douala. Convoqués dans les services de la sécurité publique de Douala 1er, ces journalistes se sont vus identifier par les préposés en service, puis renvoyés chez eux avec l’injonction verbale qu’ ils doivent rester à la disposition de la police. 

Ce procédé instille une pression morale et psychologique pour des journalistes, voire des citoyens tout court, qui, pour chacun, est obligé, faute d'informations précises sur le motif de sa convocation, de passer le plus clair de son temps, non pour donner le meilleur de lui-même dans son travail de collecte et de traitement de l'information, mais à fouiller dans tous ses actes de la vie civile pour déterminer s'il  en a jamais posés, qui soient susceptibles de valoir un intérêt pénal pour les services de police voire de la justice. 

Pour le SNJC, un tel procédé, qui se rapproche des pires pratiques des Etats policiers, est totalement inacceptable dans un Etat qui se veut de droit comme le Cameroun. Un Etat où tout citoyen, selon les principes sur la liberté d'accès à l'information publique, a le droit de savoir les raisons pour les quelles il est sollicité par une autorité publique dont par ailleurs il n'est pas un agent ou collaborateur direct. 

Le SNJC appelle les autorités publiques à plus de sérénité dans la gestion des libertés publiques en général et particulièrement la liberté de la presse, consacrée dans notre pays aussi bien par les différentes textes légaux (Constitution et loi sur la Communication sociale) et les instruments internationaux (Pacte International pour les Droits civils et politiques) et régionaux (Charte Africaine des Droits des l'Homme et des Peuples) ratifiés par notre gouvernement. 

 

Fait ce 31 mars 2011

 

Pour le SNJC, 

 

Alex Gustave Azebaze

Premier Secrétaire a.i. du SNJC

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  • Sylvain Timamo est journaliste camerounais et depuis quelques années,il est éditeur du journal Scores 2000. Propriétaire du Magazine International Culturel et Touristique "Le Chasseur".
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