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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 08:54

La libération des otages français enlevés au Cameroun pendant l’année 2013 a été une victoire diplomatique, mais qui a coûté globalement un peu plus de 15 milliards F Cfa, l’argent du contribuable camerounais.

LA LIBÉRATION de la famille Moulin-Fournier en avril 2013 et celle du père Georges Vandenbeusch en fin décembre 2013, tous les deux, enlevés dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun n’a pas fait l’objet de la part des présidents aussi bien camerounais, Paul Biya que son homologue français François Hollande de commentaires sur les détails qui ont permis d’obtenir ces résultats hautement positifs.

Puisque des vies humaines ont été sauvées. Surtout, lorsqu’on sait que, certains otages enlevés à travers le monde paient souvent au prix de leur vie ces actes de terrorisme. On comprend pourquoi, François Hollande a particulièrement tenu à remercier son homologue camerounais, Paul Biya. Seulement si pour la communauté internationale, cela permet d’engranger des bonus sur le plan diplomatique, il reste que l’opinion publique reste dubitative. Elle y voit une contrepartie financière importante qui a été conséquente à une défaillance sécuritaire.

Une défaillance qui devient de plus en plus criarde. Au point de susciter des sorties épistolaires des députés Komba Gaston qui a perdu un cousin et Peter William Mandio. Les spécialistes soutiennent que pour les deux cas, il y aurait une rançon qui a été versée. On avance respectivement les montants de 7 et 8 milliards F Cfa qui ont été payés à la secte terroriste Boko Haram. Qu’est-ce qui peut justifier que dans un pays où la pauvreté est endémique, le taux de sous-emploi bat les records, le président de la République ait accepté de délier une si importante bourse ?

Ce qui aurait permis de construire des centaines d’écoles et d’hôpitaux et même de créer des entreprises qui auraient permis la création d’emplois. Mieux dans la même optique financer des projets générateurs de revenus. Surtout lorsqu’on sait qu’une région comme l’Extrême-Nord, a un patrimoine infrastructurel public extrêmement dérisoire. On se souvient que lorsqu’une épidémie de paludisme y a sévi il y a quelques mois, elle y fit plus d’un millier de morts.

Offrant en revanche un spectacle désolant d’une offre sanitaire désuète, obligeant les malades à être placés sous soins en plein air si ce n’est sous les arbres, le gouvernement avait eu de la peine de réagir promptement sous prétexte d’un manque de financements. Les observateurs avertis n’y virent qu’une raison, la volonté tenace de Paul Biya à laver son image largement ternie auprès des différents régimes français. Ceci pour davantage garantir sa longévité au pouvoir auprès desdites autorités françaises.

Des autorités européennes qui lui demandent des gages d’une transition démocratique et sans effusion de sang. Dans tous les cas, l’expert français, Marc-Antoine de Montclos estime que cela pose un problème politique si la rançon du Chef de l’Etat du Cameroun est avérée : «la France a une sorte de dette du sang vis-à-vis du président Paul Biya, qui est quand même au  pouvoir depuis 1982, et qui n’est donc pas exactement un exemple de démocratie en Afrique».

Ce qui devrait entrainer de fait un  retour d’ascenseur à attendre pour remercier le Cameroun, mais alors de quelle nature ? Se demandent les Ong de défense des Droits de l’Homme et de promotion de la démocratie. En revanche, certaines indiscrétions font état de ce que dans une société en déliquescence comme celle du Cameroun, ces organisations terroristes travaillent en étroite collaboration avec les autorités traditionnelles locales et même militaires pour réussir ces rapts.

Lorsqu’ils ne sont pas commandités par ces derniers qui comptent ainsi se partager le butin final qu’on sait désormais consistant. Mais également elles visent à se les mettre pleines les poches. Puisque c’est l’occasion pour le gouvernement de débloquer des budgets spéciaux pour renforcer la sécurité. Notamment en termes de budget de patrouille et d’escorte pour les autorités administratives, gouvernementales et même diplomatiques.

Il en est de même pour sauvegarder la destination Cameroun sur le plan touristique. Un mécanisme savamment orchestré et qui s’applique systématiquement aussi bien pour les enlèvements enregistrés sur le plan terrestre que maritime. Le phénomène de coupeurs de route a édifié plus d’un chercheur et même des rapports adressés à, la haute hiérarchie. Présentant l’implication des autorités traditionnelles et des forces armées et police qu’elles soient de forte envergure politique ou non. Un passe-droit d’enrichissement facile.

Certains de ces commanditaires y ont aussi laissé leur vie lors des opérations de riposte des unités d’élite venues de loin et n’ayant aucune connexion avec la hiérarchie même militaire sur le terrain. Dans d’autres cas, lorsque les responsables des forces de maintien de l’ordre sont mis  sous l’obligation de résultats, lorsque comme c’est le cas, la victime est un expatrié, ayant subi un acte de braquage ou d’une agression physique, le butin est alors retrouvé avec une célérité et facilité déconcertantes. Que dire des autorités qui sont mises à contribution dans les négociations.

Ils élèvent souvent le montant  comme dans toute transaction financière afin d’en tirer profit. Chaud devant !

© Aurore Plus : Mathieu Nathanël Njog
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  • Sylvain Timamo est journaliste camerounais et depuis quelques années,il est éditeur du journal Scores 2000. Propriétaire du Magazine International Culturel et Touristique "Le Chasseur".
  • Sylvain Timamo est journaliste camerounais et depuis quelques années,il est éditeur du journal Scores 2000. Propriétaire du Magazine International Culturel et Touristique "Le Chasseur".

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