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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 08:19

 

Alors qu'il a été élu démocratiquement et dans les règles de l'art, le nouveau Pca de la Socam s'est vu refuser par le ministre de tutelle, la tête d'une structure finalement à problèmes.
On s'acheminerait, vers une autre affaire à rebondissement à la Socam, après le bouillant feuilleton de la Cmc à l'époque de Sam Mbendé.
ndedi eyangoSelon nos sources, «Le Prince des Montagnes», le chanteur auteur compositeur du titre a succès « You must calculer », vient de sortir de sa réserve pour intenter une action en justice contre Ama Tutu Muna pour son éviction qu'il qualifie d'illégale. Selon ses proches, le Chef de l'Etat devrait intervenir pour que cesse la «débrouillardise » dont font preuve les ministres qui se succèdent au département de la Culture. Car pour Ndedi Eyango, le droit d'auteur a désormais un persécuteur assermenté: Ama Tutu Muna.

C'est également le sentiment de certains artistes musiciens rencontrés dans les villes de Douala et de Yaoundé ces derniers temps. Ceux-ci prétendent qu'Ama Tutu Muna est venue les «assassiner » définitivement. Ils s'appuient majoritairement sur le fait que la ministre des Arts et de la Culture ne se préoccuperait guère du sort des artistes qui vont bientôt passer près de 8 mois sans salaire. «De quoi vivons-nous entre temps ? Est-elle au courant de notre quotidien ? Et on dit c'est notre ministre».

Des interrogations d'indignation et de désapprobation d'une attitude curieuse de la tutelle décidément complice de la misère des artistes musiciens, qui remettent au goût du jour l'éternel malheur qui mine le monde de la musique au Cameroun. Le célèbre Richard Bona lors de son concert en fin d'année à Douala ne va pas manquer de souligner le caractère incongru de la réaction de la ministre de la Culture qui a pourtant, elle-même supervisé les travaux du comité électoral. Depuis son arrivée en 2007 en effet, Mme Ama Tutu Muna, ministre des Arts et de la Culture, aura essayé comme elle pouvait de redresser la barre laissée inclinée par le regretté Ferdinand Oyono. Malheureusement, disent certains observateurs, elle s'est mêlée les pédales sur l'épineux problème du droit d'auteur dont le dénouement n'a jamais vu le jour depuis le départ de la Sacem en 1982.


Une décision en pleine illégalité?

Déboutée à 2 reprises par la justice camerounaise sur le contentieux qui l'opposait à Sam Mbende et la Cmc, Ama Tutu créatrice de la nouvelle société Socam pour les musiciens s'est retrouvée devant la difficulté de pouvoir continuer à exister légalement sans tenir compte des décisions de la Cour suprême qui pourtant sont souveraines. Dans la précipitation et l'absence de recul, elle s'est embarquée et elle a embarqué tout le monde sur le nouveau chemin de la Socam. Un problème apparemment anodin s'introduit dans l'élaboration des textes, è savoir le problème de nationalité dans les conditions à remplir pour être Pca de la Socam.

Une partie des artistes présents dans la salle du palais des Congrès lors de l'adoption de ces textes demandent que soit ôtée la notion de nationalité. Ces artistes parmi lesquels on pouvait apercevoir Stephen Dayas, Albert 1er; Bayis Cooper, Simon Messanga et bien d'autres, s'appuyaient sur le fait que le droit d'auteur est un domaine purement international et universel. Car en effet, en matière de droit d'auteur dans le monde, tout spécialiste peut diriger n'importe quelle structure qui a une obédience internationale.

Ils prendront pour exemple le fait que le Norvégien Slim Pezzin peut très bien diriger la Sacem en tant qu'il en est administrateur et qu'il en connait les rouages, alors même que la Sacem est née en France. Pour ces artistes, c'est l'appartenance à la Socam et la résidence au Cameroun qui devraient être prises en compte. Mais leur voix minime sera à peine entendue, étouffée par ceux qui leur demandaient : « vous voulez que les étrangers viennent nous commander ici ? » Mais la bataille ce jour-là ne concernaient pas les textes, mais plutôt la mise en place rapide d'une nouvelle société de droit d'auteur, en dehors de la Cmc, alors que les convocations à ces assises parlaient bel et bien d'une réunion de la de la Cmc. Par une alchimie extraordinaire, on se retrouva en train de créer une autre société au cours de la réunion de la Cmc. Sacrilège !

Mais le pouvoir c'est le pouvoir. Tout est possible quand il le veut, même dans l'illégalité. Sauf que lors de la dernière élection du Pca de la Socam, on passera outre la relecture des textes, on laissera passer des candidatures reconnues officiellement comme irrecevables telles que celle de Roméo Dika qui a été frappée par le Conseil d'administration pour malversation financière. Une source précise d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle Ama Tutu Muna va vouloir à un moment donné procéder à la révision des textes, histoire de blanchir « son candidat » qui lui-même ne va pas se cacher le jour du vote pour dire que c'est la ministre qui lui a demandé de se présenter et, ceci, Ama Tutu Muna n'en fait pas du tout mention.

Curieusement, aujourd'hui que l'élection est passée malgré tout, le chantage, précise une source digne de foi, renaît du même Roméo Dika qui est soupçonné d'instrumentaliser ses commandos tels que Billy Show, Le Doux Marcellin, Djene Djento et bien d'autres qui n'ont jamais dénoncé le processus électoral tant que la candidature de Roméo Dika n'était pas invalidée. Battu à plate couture, Roméo Dika qui va officiellement faire preuve de fair-play, va insidieusement faire chanter la ministre, indiquent nos sources. Ses bandes vont assiéger la Socam aux fins de ne pas laisser la nouvelle équipe travailler, pour la simple raison que ce n'est pas leur candidat qui est passé, sinon ils auraient carrément boycotté les élections en disant que les irrégularités ne leur permettent pas d'y participer.

Plus curieuse encore l'attitude d'Ama Tutu Muna qui se rend sur les lieux de la manif et, au ferme contre vandales, d'une autre espèce, elle s'est mise littéralement à les caresser dans le sens du poil. Quelques jours plus tard, elle cède à leur chantage en faisant suspendre Aba Oyono et plus tard Ndedi Eyango dans leurs nouvelles responsabilités. Cependant, force est reconnaître qu'Ama Tutu Muna semble ignorer les statuts même de la société qu'elle a créée. Il s'agit bel et bien d'une société civile et dont les ayant-droits sont les décideurs.

Nulle part dans les statuts on ne voit la possibilité pour la ministre de venir soit convoquer une Assemblée générale, de démettre un membre de ses fonctions, d'annuler une élection, ou encore de servir une mise en demeure à un Pca. Les seules voies de décisions souveraines sont celles de l'Assemblée générale. D'où vient-il donc que la ministre prenne sur elle la décision de se substituer à toute une Assemblée générale d'un domaine qui ne la concerne presque pas?


Des petits calculs

Maintenant la bête noire c'est Aba Oyono, désormais apparaissant comme un empêcheur de faire progresser les intérêts de la coalition mystico financière. Des sources dignes de foi indiquent en sourdine que la ministre et Roméo Dika appartiennent à un même cercle ésotérique et ne peuvent pas laisser passer autre personne que ce qui arrange leurs intérêts. Par ailleurs, nous avons déjà suffisamment évoqué la visée des dividendes attendues chez les opérateurs de téléphones mobiles, négociées par Roméo Dika et le syndicat des artistes (Sycamu) au nom de la Socam. Maintenant qu'ils ne sont pas élus, Roméo et son syndicat n'ont pour autre issue de sortie que de bafouer les élections auxquelles ils ont participé sans problème.

Mais que ce soit la plainte contre la ministre des Arts et de la Culture, la suspension d'Aba Oyono et Ndedi Eyango, ou encore les calculs financiers de Roméo Dika, les artistes ne sentent pas sortis de l'auberge de leur misère. Aux dernières nouvelles, la ministre se serait rapprochée hier des administrateurs de Ndedi Eyango pour calmer un peu les ardeurs du Pca dont la plainte demeure au Tribunal de première instance. Qu'a-t-elle dit aux administrateurs ? Va-t-elle revenir sur ses pas ? Ou alors c'est encore une manière de tourner tous les camps dans la même farine. On ne perd rien à attendre.
© André Michel Bayiha | La Nouvelle
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  • Sylvain Timamo est journaliste camerounais et depuis quelques années,il est éditeur du journal Scores 2000. Propriétaire du Magazine International Culturel et Touristique "Le Chasseur".
  • Sylvain Timamo est journaliste camerounais et depuis quelques années,il est éditeur du journal Scores 2000. Propriétaire du Magazine International Culturel et Touristique "Le Chasseur".

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