Assemblée Nationale, Session extraordinaire problématique : fin de l’illusion

En vu de la modification et de la révision de la loi sur le code électoral camerounais, une session extraordinaire de l’auguste chambre s’est ouverte le 06 Avril au Palais des verres de Ngoa-Ekelle à Yaoundé, non sans éclats de voix.

 Le quorum était presque atteint lors de cette convocation de la session extraordinaire de l’assemblée nationale.

Au menu, plusieurs propositions de loi dont la plus célèbre était celle relevant de la modification de la loi sur le code électoral. C’est dire simplement qu’Election Cameroun « Elecam » était sans nul doute le plat de résistance. Les débats étaient houleux. Nul ne peut le nier. Mais très décevant à la fin. Car l’on a eu la nette impression que la liberté d’expression des élus du peuple est fortement tributaire de la « discipline du parti ». Bien des choses auraient à vrai dire changé positivement. Mais hélas. Une idée, bien que lumineuse venant de l’opposition était systématiquement rejetée, Cavaye Yegue Djibril du haut de son perchoir, comme à l’accoutumée a su maintenir ses troupes, et jouer le jeu. Le  « groupe parlementaire » du SDF (au nombre de 14 au lieu de 15 comme prévoit la loi) a eu le mérite de ne pas se taire. Plusieurs propositions ont été faites et nombreuses sont celles qui ont été débattus en commission et en plénière. La demande pour un scrutin à deux tours a été rejetée ; les honorables pour éviter que la plus haute fonction de l’Etat soit banalisée et laissée au premier venu ont tenu à réviser à la hausse la caution pour la candidature à l’élection présidentielle. Celle-ci est passée de 1,5 million à 5 millions de Fcfa. Précisons que la proposition formulée, déposée sur la table des députés était de 3millions de FCFA. Bien que nous nous soyons indignés de cette hausse spontanée de plus de deux fois plus, nous nous sommes interrogés et nous nous sommes rendus compte qu’à titre comparatif et a voir sous d’autres cieux ces montants atteignent même les 100 millions de Fcfa.

Tout n’a pas été rose ce jour, l’on pourrait néanmoins se réjouir de la prise en compte de la principale revendication de l’opposition qui concernait la répartition des membres devant constituer ELECAM. Ce nombre est passé de 12 membres à 18. Malgré cette augmentation des membres, la problématique sur l’indépendance d’Elecam continue à se poser avec acuité. Et pour cause, le retrait du décompte des voix à ELECAM est sans nul doute le coup de massue qu’a su infliger le groupe RDPC à la démocratie Camerounaise. Si tel n’avait pas été le cas, l’illusion du respect des voix d’un peuple aurait pu continuer à s’entretenir.

Pouvons-nous seulement encore affirmerb «que les institutions ne valent que ce que valent les hommes qui les dirigent ? "

Joseph Marie Fils Ndjama

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