Le Chef de l’Etat, président national du RDPC, en apposant sa signature au bas de la copie sanctionnant les travaux de la commission de discipline, vient de tourner une page de l’histoire de la formation politique qu’il préside. Une page qui se tourne sans régler les problèmes de fond.
Les divergences d’opinions et les diverses interprétations des consignes ou instructions du parti, qui ont justifié la mise en place de cette commission demeurent au sein du parti de la flamme ardente. Un militant de base à qui nous avons demandé de commenter ces décisions estime sous anonymat que : « c’est la montagne qui accouche d’une sourie en réalité les apparatchiks du parti se sont mutuellement protégés. C’est le menu fretin qui a été sanctionné ».
Pour illustrer son propos, ce membre du RDPC estime que de nombreux militants cités dans des cas d’indiscipline étaient en réalité opposés à la récupération du parti par les hautes personnalités et membres du gouvernement au détriment de la base. « Lors des dernières élections Municipale et législatives, des candidats ont été imposés aux militants par la hiérarchie du parti. C’est la principale raison qui a justifié des cas d’indiscipline. Chaque fois que le parti procédera de la sorte il y’aura toujours des personnes pour dire non. Comment peut-on vous demander de porter à la tête d’une mairie ou d’envoyer au Senat, quelqu’un que vous ne connaissez pas ? Cette commission s’était de la poudre aux yeux les vrais problèmes sont connus. Par exemple le cas du professeur Pascal Messanga Nyamding qui a été traduit au conseil de discipline. Lorsque ce camarade est passé devant la commission, il lui a été demandé de dire pourquoi il insulte ses camardes du parti, principalement les membres du gouvernement dans les médias. Grande a été sa surprise, puisqu’il s’attendait à être questionné sur la situation du RDPC dans le département du Nkam. Il a d’ailleurs été le seul membre du comité central à passer devant la commission de discipline…tout cela n’allait rien produire de bon.» conclut ce militant.
La lecture de ce texte permet effectivement de constater que le tsunami annoncé dans les rangs du parti au pouvoir au Cameroun ne s’est pas produit. On assiste juste à une sorte de règlement de compte, sous forme de petite tape sur la main des plus faibles. Au total, plus de deux cent membres du RDPC sont passés devant la commission pilotée par l’ex-Premier ministre et sénateur, Peter Mafany Musonge. Les sanctions prononcées vont de l’avertissement au blâme en passant par des lettres d’observations, des exclusions temporaires, et définitives.
Hakim ABDELKADER/Camer-Post
Extrait-Décision N° 008/RDPC/PN du 11 septembre 2014 portant approbation et rendant exécutoire les Conclusions de la Commission de discipline Ad-Hoc du Comité Central.
LE PRESIDENT NATIONAL
Vu les Textes de Base du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais notamment les articles 27 (alinéa 1er), 31, 32, 33, 34 des Statuts et 83 (alinéa 3) et 6, et 84, et 87 du Règlement Intérieur ;
Vu la Décision N°03/RDPC/PN du 05 décembre 2013 portant désignation d’une Commission de Discipline Ad-Hoc du comité Central chargée de connaître des cas d’indiscipline relevé à l’occasion des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013 ;
Vu les faits reprochés aux militants concernés ;
Vu le rapport des travaux de la Commission de Discipline Ad-hoc en ses sessions de décembre 2013, février et avril 2014 ;
Vu la nécessité du bon fonctionnement du Parti :
Article 1er : Sont, pour compter de la signature de la présente Décision, approuvées et rendue exécutoires les conclusions de la Commission de discipline Ad-Hoc du comité central relatives aux cas d’indiscipline relevés lors des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013, ainsi qu’il suit :
- Lettres d’observation assortie d’un rappel à l’ordre
Moungo (Néant)…
Mme ACHU Dorothy ANGEH épse ANGNYINGI (Moungo-Sud)
M. EDIMO KOMBA Gaston (Wouri 1er)…
Mme NGOUA ELEMBE HIOB PATEMA (Moungo-Sud)
M. BELLE TITI (Moungo-Sud)
M. NAMA BODO Roger (Moungo-Sud)
D- Exclusion Temporaire de Six (6) mois
M. SINGA NDAWIENZ Jérémie (Haut-Nyong)
E- exclusion Temporaire de douze (12) mois
M. NYAMSI Martin (Nkam-Sud)
F- Exclusion Temporaire de dix-huit (18) mois
M. BEKOULE Patrick Sylvestre (Moungo-Nord)
M. DAMEN TOKA Barthémy (Moungo-Nord)
M. DONDJEU Maurice (Moungo-Nord)
Mme ELONGUE Téclaire (Moungo-Sud)
Mme ENGOLA MBONGO Huberte Marie-Thérèse (Moungo-Nord)
M. FOGUO TALA Jules Magloire (Moungo-Nord)
M. MITAMBO EPOH Albert (Moungo-Nord)
M. NDJEME Leoplod (Moungo-Nord)
Mme NGAH Esther epse KEPNA (Moungo-Nord)
M. NGOH NGOH Abel Claude (Moungo-Nord)
M. NGOMBI PANGA Albert (Moungo-Nord)
M. OLINGA OLINGA (Nyong et Mfoumou Sud)
G- Exclusion Définitive
M. DJOUOKOU Jean-Blaise (Moungo-Sud)
M. EWANG Martin (Moungo-Sud)
Mme KINGUE SOPI Hélène Laurence epse NGOLLO (Moungo-Nord)
M. KONO Antoine Depadou (Moungo-Sud)
Mme KOUNOU NKOLO épse MBELLE NDOCKI Christine (Moungo-Sud)
Mme MBOULA Elise-Henriette épse ESSAME (Moungo-Nord)
Mme NGAH NSONG Henriette (Moungo-Sud)
M. SINGTAT André Salomon (Moungo-Nord)
Commentaires : A la suite de cette décision, dès questions se posent sur l’avenir des exécutifs municipaux de Mombo et Nkongsamba 3. On va consulter l’article 15 de la constitution qui parle du mandat non impératif, mais plutôt représentatif des élus. Cet article qui s’applique aux députés de la Nation pourrait-elle se faire pour les élus locaux et partant pour les maires et leurs adjoints à Mombo et Nkongsamba 3. En attendant, la session du conseil municipal qui statuera sur ces cas, Mme MBOULA Elise-Henriette epse ESSAME, le maire DJOUOKOU Jean Blaise en poste assument leur fonction, mais doivent régulièrement consulter la tutelle administrative. Affaire à suivre dans nos prochaines éditions.